lundi 11 juillet 2011

La monstrueuse beauté

Le double, Irina Ionesco

C'est comme marcher nue dans un bois la nuit. Avec des regards sur vous. NUE. L'envie au bout des seins. 

Non, je ne pense pas qu'enfanter soit naturel. On nous le dit seulement. Parce qu'il y a la vie. Alors on la donne. Je n'ai jamais voulu donner la vie parce que je préfère l'inventer. La sublimer. Comme un monstre. Je sais la souffrance d'Eva mais je comprends Irina. Donner la vie naturellement c'est encore trop passif, trop féminin, trop évident, trop animal. Alors elle l'a inventée de toutes pièces. Monstrueuse Beauté. Pas seulement égoïste. Parée dans une sanglante lumière. Le noir n'existe plus. L'angoisse non plus. Un instant. L'illusoire vertigineux contrôle de la vie. Car il s'agit de mise en scène. Diriger. Organiser l'ordre à partir de son néant. C'est monstrueux de créer mais c'est bandant.

Alors je marche nue dans un bois la nuit. Avec des regards posés sur moi. Ils deviennent baisers et caresses. La pellicule glisse entre mes jambes. Au milieu du sang et de la lumière. Mes créatures me suivent se cramponnant au négatif. Tout de suite, un bois la nuit, ainsi, parait moins effrayant. Mon vagin est un troisième oeil. Un monstrueux monde qui ne laissera que cette trace là.
Répétant inlassablement : "L'érotisme c'est la vie, le contraire de la mort". I.I 








mercredi 6 juillet 2011

Two lovers




Paris.
Mais je pense à Brooklyn. 
Ses yeux. Mais il y a ton regard. Même si je ne m'en souviens plus. 
Le métro s'en va. Etendue sur le sable dans le Lavandou. Non, toujours à Paris. 
Juillet. Je regarde la date. 6. Le vieux port. Non, je ne savais pas. Facétieuse mémoire. Je croyais avoir oublié. Mais non. 6 ou 7. Cri aphone. Sète. Valse sur le balcon. 
La fièvre. le bruit des vagues. Lèvres salées.
Le Bosphore. 
J'aurai du oublier.
Parce que UN c'est déjà trop. Two lovers. Après ce n'est pas pareil. 
La salle s'était rallumée. je pleurais et me demandais si c'était ça grandir : choisir le raisonnable. J'étais sur le quai du métro. St Lazare. Non, encore dans ce compartiment entre Montpellier et Marseille, jupe retroussée. Ton souffle dans mon cou. Tes bras autour de mes hanches. Et je rêvais peut être de Paris. Ou d'elle.