samedi 31 décembre 2011

Du sang séché au bord du rêve II

Jessica Lange




Anouk Aimée





Arletty





John Cassavetes





Clark Gable





Danielle Darrieux





David lean





Fanny Ardant





Francis Ford Coppola





Françoise Dorléac





Gene Kelly





Gloria Swanson





Ida Lupino





Jack Smith





James Gray





Jean Marais





Jean Claude Brialy





Jeanne Moreau





Joaquin Phoenix





kristen Stewart





Lucia Puenzo





Maggie Cheung





Maya Deren





Mervyn Leroy





Monica Vitti





Pedro Almodovar





Rita Hayworth





Robert De Niro





Scarlett Johansson





Sofia Coppola





Stanley Kubrick





Steve McQueen





Luchino Visconti





Wong Kar Wai

mardi 6 décembre 2011

Vagina Monster


Merci à Stéphane Massa-Bidal pour cette sublime animation


Il faut bien que quelque chose saigne. Mon sang que je n'ai pas versé coule lorsque je tourne. C'est peut être un hasard mais il me plait à croire que ça ne l'est pas. Et je m'enorgueillis même d'écrire et de filmer avec ce sang impur. 

J'appartiens au sexe faible, celui qui est monstrueux. Le sexe caché qui effraie parfois celles qui le portent. Certaines ne sachant pas à quoi il ressemble, d'autres allant jusqu'à vouloir le faire refaire. La modernité c'est épatant. J'appartiens au sexe fascinant. Celui qui éblouit et terrifie. Comme une nuit d'hiver dans un bois isolé. Du sang entre les jambes. Parce que c'est de cela aussi dont il est question. Sortir des genres et de ce que l'on nomme communément dégoutant. Devenir une femme c'est avoir ses règles. Et selon l'âge auquel elles arrivent c'est franchement affolant. Parce que ce sang, à cet endroit là, devient vite culpabilisant.

Mais devenir une femme c'est devenir libre. Etre celle que l'on a choisi d'être. On nous a tellement dit ce que devait être une femme ( et malheureusement on nous le dit toujours encore ) qu'il ne devrait plus nous rester qu'à choisir voir inventer. Enfant, je voulais être un garçon parce que je les trouvais plus libres. Je me suis rendu compte que je m'étais construite sur des référants masculins, que toute idée de féminité avait été véhiculée par des hommes. Il aura vraiment fallu attendre le XXème siècle pour que la parole féminine s'exprime. Je veux dire par là que tous les romans que j'ai lu adolescente, que toutes les peintures, les films, étaient principalement faits par des hommes. C'est peut être aussi pour cela que je m'identifiais plus au héros qu'à l'héroine. Même s'il y avait des héroïnes "fortes" cela est forcément différent. Au fond choisir entre la Bovary ou Marguerite Gauthier c'est finalement la même chose...

Le cinéma a considérablement changé les choses. Je trouve que c'est l'art le plus féminin qu'il soit. Même s'il est toujours pratiqué en majeur partie par des hommes, ( et au fond ce n'est pas vraiment un problème ) c'est l'art qui a donné le plus la parole aux femmes, qui a véhiculé les images féminines les plus révolutionnaires. Au début il y eut les actrices. Ces créatures hypnotisantes. Mieux que des femmes. Mais des femmes tout de même. Ah les actrices ! J'ai voulu devenir une femme grâce aux actrices. J'entends déjà les hurlements gronder, insistant sur le caractère futile et machiste d'une telle remarque. Peut être parce que les actrices sont belles. Peut être parce que l'on ne pardonne jamais à une femme de ne pas l'être. Peut être parce que l'on ne voit la dedans encore que le statut de la femme objet. Peut être tout simplement parce qu'elles renvoient une image de la féminité ancestrale, de la fille aux cheveux longs, maquillée, jupe et talons. Sous entendu artifice pour séduire un homme. Evidemment pour ces personnes la coquetterie n'a été inventé que dans un but de séduction. Et c'est fort dommage. Parce que cela reviendrait à dire qu'une femme belle serait forcément bête. Or je connais des moches vraiment stupides. Une femme belle et intelligente serait juste un monstre dangereux parce que redoutable.

C'est ce qu'il se passe actuellement, et les féministes s'entretuent. Parce que les femmes ont pris possession de leur corps et de leurs images et qu'elles s'affranchissent des idées reçues. C'est tout de même ballot pour des féministes de se faire la guerre pour ce progrès. Prenons l'exemple du burlesque. On reproche souvent aux performeuses de se dévêtir, d'user de tous les artifices de séductions de nos grands mères, de réduire les femmes à un corps. Et quoi ! Est ce si dur de penser que ce corps féminin est libre ? Qu'il n'y a aucun homme derrière ? Pourquoi est ce si inconcevable de voir  qu'une femme décide de créer sa propre image ? Il faut remettre les choses dans leur contexte avec le burlesque : ( je déplore qu'une partie de la  scène parisienne l'ait rendu si français et peu subversif, mais c'est un autre débat. ) ce que l'on appelle le new burlesque est apparut aux états unis dans les années 90, principalement dans les mouvements underground new yorkais, fortement inspirés par les drag queens, à une période ou l'on tendait à l'uniformisation des sexes. Il s'agissait juste de mettre en scène sa féminité en dénonçant avec humour et de façon caricaturale les clichés féminins. Et c'est en cela que je trouve ce courant intéressant. Je déplore toujours ce que la nudité provoque. C'est affligeant. Triste même. A croire qu'une femme se dénude toujours par désespoir. Mais ne nous trompons pas. Ce qui dérange c'est qu'une femme exhibe son corps d'elle même. Tellement dérangeant que beaucoup n'y croient pas. Qu'un homme soit derrière cette entreprise serait plus tolérable. Comme quoi, une pensée féminine a émergé, la société est prête à soutenir l'égalité homme-femme, mais le monde n'est toujours pas prêt à rendre son corps aux femmes.

Il en va de même avec la pornographie, la prostitution. Je ne dis pas qu'il faut faire du porno ou la pute pour être féministe, mais que le principe fondamental du féminisme et de disposer en toute liberté de son corps et de son esprit. Il n'y a pas une mauvaise image féminine à véhiculer. Il n'y en a plus depuis longtemps parce que l'on s'en est chargé dès le début pour nous. Il nous faut juste créer les nouvelles images de la féminité et exprimer ce que nous sommes réellement en acceptant nos différences et multitudes. Parce que je n'ai jamais cru en l'éternel féminin tout comme en l'éternel masculin et que les genres sont toujours arbitraires.