samedi 28 mai 2011

Cinecittà

Rome, Cinecittà.
21 mai 2011




25 ou 26 °. Le coeur qui bat. Le cinéma comme une religion. Encore. Toujours.  Trop de films, trop de noms mais je n'en ai qu'un à la bouche : Le Mépris. Sans doute pas celui auquel on s'attendrait. Je regarde il Teatro Uno. On ne peut pas y pénétrer mais ... Je sais. Je sais les lumières, la caméra, l'odeur du cinéma, les électros. Mon coeur qui bat. Encore. Toujours.



La salle de rushs. Installée dans ce club qui m'enveloppe. On parle italien. Tandis qu'il y a Claudia Cardinale à l'écran je me dis que ça serait bien de voir un de mes films ici. Bientôt. C'est rassurant une salle de cinéma. Je suis bien. A côté Fellini. La robe d'Anita Ekberg. Que je touche. Parce que je ne peux pas faire autrement. Une vrai robe de cinéma. Sombre et lumineuse. L'essence même du cinéma. Si je ferme les yeux je sens la douceur de l'étole au bout de mes doigts. Encore. Toujours.



Dehors les décors de Gangs of New York. Marcher dans un décor de cinéma. Sous le soleil. C'est grand Cinecittà. Et calme. Ca sent bon. A l'ombre des grands pins. Je voudrais qu'ils parlent. Comme au cinéma. C'est si calme ici. Mais j'entends un murmure. En italien. En anglais. En français. Silenzio ! Action ! Coupez ! C'est émouvant de marcher dans un décor de cinéma. De voir le sérieux avec lequel cette illusion a été réalisée. Et d'y croire. Malgré l'envers du décor. Les grands pins. Ces milliers de bouts de bois tenant ces façades si fines qu'elles pourraient s'écrouler au moindre vent capricieux. Et cependant ils sont toujours là, grands, solides, lumineux. Comme des souvenirs.






Je m'écarte un peu du groupe.
                                               La voiture démarre. 

 "Camille ! " Je l'entends. Je vois Paul qui court perdu dans les décors. " Camille !" La voiture rouge qui disparait très vite. La musique. Mon coeur qui bat. Encore. Toujours. L'herbe sous les pavés. Le soleil. Les grands pins. " Camille ! " La musique. Ton visage. Le soleil. La musique. C'est ton nom que je crie. Malgré moi. Encore. Toujours. " Camille ! " Mais si je cours dans ces décors je ne te rattraperai jamais. Encore. Toujours. Le soleil. Ta bouche. La musique. Tes yeux trop clairs. Ta voix trop chaude. Comme le soleil de Rome. La musique. " Camille ! " Le soleil. Ta peau. Courir plus vite. Le vent glisse sur mon visage. Le soleil disparait subitement. Comme au cinéma.

Je marche dans un grand couloir noir. Les murs sont des miroirs. Au sol des scènes de films. Ou de ma vie. Je ne sais plus. je n'ai jamais su. Mais je marche entourée de cinéma. Dans le noir. "Paul !"La musique. Les images. Je pleure. Je crois pleurer. La musique. "Camille". Les miroirs. Rome. Le cinéma. Tes yeux. Encore. Toujours.



Rome. Cinecittà.
21 mai 2011.



La Femme Cinéma