vendredi 28 octobre 2011

Polisse, lisse

Mélissa, Polisse


Le générique m'agace déjà. Ce n'est pas réellement un malaise que d'entendre Casimir en sachant que l'on va voir le quotidien de la BDR. Non, c'est juste facile. Mais le malaise vient de ce sentiment d'être immédiatement prise en otage avec Malonn Lévana ( toujours aussi adorable que dans Tomboy ). Le ton est donné. Nous allons voir des cas plus ou moins difficiles, des problèmes de sociétés, fouiller dans les bas fonds, etc. etc. Oui mais non en fait. Pas vraiment un film sur la police, pas vraiment de parti pris, pas vraiment de point de vue. Nous avons des femmes et des hommes policiers qui ressemblent à une colonie de vacances, nous avons des affaires sans doute assez représentatives de la réalité. Et il y a Mélissa. Mélissa et son bel appartement, Mélissa et son beau sac, Mélissa et son M8. Et c'est tout l'effet que cela me fait : la vie au travers d'un M8. Un cinéma miroir hyper naïf qui se regarde et n'en fini pas de s'étonner bêtement de voir que tout ne va pas bien dans le monde. Parce que oui, tout ne va pas bien dans le monde. Et après ? 

A défaut de réponses autant poser au moins des questions. Juste un film bobo. Pourtant je n'ai jamais rien eu contre les bourgeois. Mais les bobos, c'est encore une autre race : celle qui culpabilise d'être bourgeois. Très français en somme. A part vouloir faire pleurer le spectateur, il n'y a pas vraiment de réelles motivations ou alors elles m'ont échappées. Sortir d'un film en se demandant pourquoi le réal a voulu le faire est assez révélateur. Surtout lorsque l'on sait ô combien ce n'est pas facile de faire un film   ( oui il y a des choses beaucoup plus difficiles mais la production d'un film en France est un véritable parcours du combattant et c'est avant tout la somme d'un long travail). Mais le scénario fonctionne bien, les acteurs sont bons. Un film français. L'ancienne vague est bien installée et produit d'assez bons téléfilms. On rit, on pleure parfois. Mais c'est agaçant. Presque moralisateur. Avec des cas que nous avons tous l'habitude de connaitre tant ils ont défrayé la chronique : comme les démantèlements de camps de gitans, des mères seules et pauvres préférant se séparer de leurs enfants, etc. Oui c'est mal de perquisitionner un camp, de séparer les enfants des parents, etc. Là ça tourne vite à la franche rigolade dans le bus, avec des policiers les yeux tout pétillants et pleins de bons sentiments devant des enfants qui redeviennent vite des enfants après la peur et le choc de l'assaut. Mais je trouve cela très bobo ce côté ultra socialo défenseur de l'opprimé. Toujours pointer du doigt les inégalités, les injustices mais ne rien faire. Le monde va mal ça ne date pas d'aujourd'hui. Peut être serait il temps de changer une bonne fois pour toute son regard sur le monde. De ne plus se complaire dans une sorte de charité égocentrique et nauséabonde qui consiste à dire: " oui, vraiment c'est dégueulasse ! il y a trop de pauvres ! trop de racisme ! les sans papiers devraient avoir des papiers. Les pédophiles c'est mal" etc. etc. Mais c'est vraiment très français encore cela. Faire ou  dire les choses parce que ça fait bien, avoir le même mode de pensée ultra bobo et dire que l'on déteste les bobos. De la générosité au rabais tout au plus. Et après ?

Rien.
Même pas une mise en scène audacieuse. Même pas une photo pertinente. Juste des comédiens justes et très bons. Et Joey Starr. JOEY STARR. Le monde semble le redécouvrir. Après l'avoir dépeint comme un monstre violent et sans foi ni loi, le voilà propulsé dans le cercle très fermé des acteurs français. Si c'est pas bobo cela ?! Je m'étonne (mais ça ne devrait pas m'étonner ) que beaucoup de personnes le voyaient ainsi et que ces même personnes répètent la bouche en cul de poule : "Ah il est formidable ! tellement touchant ! Sensible !" Humain aussi non ?!!? Mais oui. Joey Starr est très bon. Aussi sincère que dans sa musique. Et ça ça fait du bien !

Mais l'on passe un bon moment, le scénario est bien construit. Nous sommes vite embarqués dans ces vies. Sauf que l'on reste en surface. A la surface de l'ancienne vague. 




mercredi 19 octobre 2011

My heart belongs to N.Y







Mieux qu'un rêve. Mieux qu'un film. La vie a toujours plus d'imagination que nous.

Sous le pont de Brooklyn. La nuit tombe. L'appel de Manhattan. Plus fort que tout. Alors on saute dans un taxi. J'étais déjà sur Broadway mais je ne le savais pas. Je ne trouvais rien d'extraordinaire à vrai dire. On traversait meatpeacking, Tribeca, Soho, Chelsea, épuisées. Et ... On déboule sur Time square. Le coeur s'emballe, orgasme ophtalmique. C'est cela l'énergie de New York, la vie qui ne s'arrête jamais. Impossible d'être fatiguée. Comme si la ville nous insufflait cet élan créateur. Un film en mieux. Avec les odeurs : différents plats de cultures différentes qui se mélangent. C'est tellement New York !

On n'arrive pas à dormir les premiers jours à cause du jet lag et de la surexcitation de la ville. Parce que l'on absorbe toute cette énergie et dormir semble vite être du temps perdu. Alors je restais plantée devant la fenêtre du salon à regarder Manhattan et me répétais que j'y étais. Mais New York c'est avant tout une expérience humaine : celle de quatre copines et de tous ces gens rencontrés. Loin des clichés des grandes villes, N.Y régénère et n'épuise pas. Si tout va très vite les gens prennent le temps de vivre et sont d'une incroyable amabilité. Tout est grand, si grand que l'on se dit très vite que tout peut devenir possible. C'est peut être cela après tout le rêve américain...

Je crois que je n'avais jamais ressenti jusqu'à lors, le fait d'appartenir au vieux continent. Parce qu'à N.Y tout est neuf. Et même si ça ne l'est pas vraiment ça le devient. Peu importe d'où tu viens, ta couleur ou ta religion, lorsque tu vis à N.Y tu es New Yorkais. Je n'ai jamais vu une ville qui rassemblait autant les gens sans aucune idée de chauvinisme.

If you can  dream it ... you can do it ! Comme aller au supermarché à minuit et rentrer en taxi, se retrouver la reine de la nuit dans un club gay avec Amanda Lepore, chanter une chanson française devant des New Yorkais en pleine soirée à Williamsburg. Et puis tous ces fous rires, le vin californien, les bed bugs, les surprises du subway, risquer sa vie en taxi, les tips, Broadway, le Village, etc. Les gens sont authentiques et pas empruntés jusque dans le style. Cette simplicité fait du bien.

Mais je pourrai parler de N.Y pendant des heures et dire que Paris est trop classique et petit. Tant que tu n'es pas allé à New York, tu diras que c'est exagéré ou je ne sais quoi. Et peu importe, au fond. Parce que le plus important est d'être bien où l'on se trouve. Et si je sens mon coeur s'emplir d'une force sauvage c'est parce que j'ai trouvé ce que j'attendais et que bientôt je me réveillerai tous les jours dans la ville qui ne dort jamais.


If I can make it there, I’d make it anywhere